Packrafting et rando à vélo : l’aventure à VTT, autrement

Le bike-rafting, une pratique à priori intéressante, n’est-ce pas ? C’est pour cette raison que j’ai aussitôt accepté la proposition de mon ami Niki Read : une sortie multisports mixant packrafting, VTT et camping sauvage. Alors que mon estomac se tord à la simple idée de me jeter à l’eau dans le lac Coniston, je comprends vite que le VTT deviendra mon activité préférée. Explorer des sentiers d’une région où je n’ai jamais posé ni les pieds, ni les roues, avec le strict minimum attaché au cadre de mon vélo (assez pour avoir chaud la nuit mais assez peu pour m’amuser sur les sentiers) ; pour moi, c’est ça l’aventure ! Coincé dans notre rafting, je n’en mène pas large. Entre les nausées dues aux secousses et la peur de voir mon vélo projeté par-dessus bord et terminer dans les profondeurs du lac Coniston, je me sens totalement désemparé. Ce n’est qu’une fois de retour sur la terre ferme que j’éprouve enfin du plaisir, les vélos montés et en route pour les collines alentours.

Notre aventure en trois étapes est planifiée dans l’English Lake District, une région montagneuse du Nord-Ouest de l’Angleterre connue pour le lac Coniston et les innombrables sentiers VTT qui l’entourent. La première étape nous voit traverser le lac en packraft, vélos à bord. La seconde étape consiste en une randonnée hike-a-bike plutôt exigeante qui se termine à un splendide bivouac avant que la dernière étape nous voit dévaler de magnifiques sentiers pour rejoindre notre point de départ.

En sécurité sur la terme ferme après m’être fait violence sur l’eau, nous retrouvons Jenny Nuttall, une aventurière remarquable, qui fera le reste de l’aventure avec nous. Une fois les vélos chargés, nous nous mettons en selle pour rejoindre le petit lac de Goat’s Water. Après quelques kilomètres sur le chemin principal on débouche soudain sur un sentier avec une montée raide : la fameuse section hike-a-bike du jour. Une ascension épique et exténuante. Venir à bout de ce chemin caillouteux en poussant mon vélo chargé de tout mon équipement outdoor est un véritable effort physique et un numéro d’équilibriste !

Heureusement, les difficultés de l’ascension sont vite oubliées lorsqu’on aperçoit enfin le splendide bivouac. On arrive à Goat’s Water, un lac de montagne circulaire typique de l’English Lake district, formé par d’anciens glaciers, entouré de collines et de versants montagneux. Ce spot est l’endroit idéal pour dresser le camp. Après avoir admiré la vue à couper le souffle et repris ma respiration, je me mets à la recherche un endroit où planter ma tente. J’évite les pierres et les terrains en dévers. Une fois l’emplacement trouvé, je monte ma tente avec beaucoup d’enthousiasme. Plus que deux ou trois derniers coups de pierre sur la dernière sardine avant de manger quelque chose. J’ai une faim de loup !

Peu de temps après, il commence à pleuvoir mais il nous en faut plus pour nous mettre de mauvaise humeur. On repère un rocher imposant sous lequel on peut s’abriter et on allume les réchauds à gaz, en se collant les uns aux autres. Il ne reste plus qu’à attendre que le cottage pie (un plat typique) soit bien chaud. Une heure plus tard, l’estomac plein, je remplis ma bouteille d’eau chaude (un petit thermos que la mère d’un ami m’a prêté, la meilleure idée que j’ai eue jusqu’à présent) avant d’aller dormir. Durant la nuit, on se fait surprendre par les pluies torrentielles. Un véritable vacarme remplit ma tente, le bruit sur les parois est comparable à celui des jets d’eau d’un centre de lavage entrecoupés de violents coups de balai contre les parois.

Au petit matin, je souffle enfin. J’ai survécu au déluge ! À ma grande surprise, moi et mes affaires sont secs et ma tente à 48 euros a tenu le choc. Je savais qu’un spray imperméabilisant ferait l’affaire et qu’il NE FALLAIT SURTOUT PAS essuyer le surplus !

Avant de sortir je réfléchis à la meilleure manière de quitter ma tente rapidement : emballer mon matériel et déguerpir aussi vite que possible pour éviter d’être trempé avant le début de l’aventure du jour. Mon plan en tête, je me hisse de la tente et sprinte vers Nikki et Jenny, qui me regardent comme si de rien n’était. La pluie n’a en rien entamé leur humeur. Ils ont également établi leur propre stratégie, que je m’empresse de suivre. On entame la descente avec la promesse d’une belle journée et d’un bon repas chaud.

Inutile de dire que le trajet retour se fait sous la pluie. Le sentier que l’on avait emprunté s’est transformé en cours d’eau. De la pluie, rien que de la pluie ! Mais en cours de descente, les nuages se dissipent et on aperçoit les premiers rayons de soleil. Ces couleurs chaudes me réjouissent et me donnent envie de pédaler encore plus fort ! Il faut s’accrocher, le terrain est plutôt technique : un mix de pierres meubles et détachées et des virages en épingle ! J’adore le côté technique, même si je suis trempé. Je prends un réel plaisir au guidon de mon vélo, c’est un véritable jeu d’adresse. Piloter un vélo chargé à bloc sur ce type de sentiers apporte une autre dimension à l’aventure. Malgré le peu de soleil, je profite du panorama et des longues descentes. Je me sens vivant !

Une fois le long passage technique terminé, le reste de la descente est magique et la vue imprenable. On descend jusqu’à Coniston sur un large chemin de terre ; un soulagement pour mes bras après la première section cabossée. Notre voyage prend fin avec un petit-déjeuner anglais traditionnel, et un seul souhait : repartir à l’aventure, mais sans packrafting cette fois !

Photos : Nick Kowalski
Auteur : Kelly Emmerson

Kelly a utilisé les Cartes par type de sport Premium et le Planificateur multi-jours pour planifier ses itinéraires et son voyage.

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